Welcome, Bienvenue,

J’ai réalisé ce blog dans le cadre de mes études, où je suis actuellement en deuxième éducateur spécialisé en accompagnement psycho-éducatif. Je m’appelle Marine et j’ai 20 ans. A travers ce blog, je vais tenter de mettre en lien l’éducation aux médias avec l’éducation spécialisée et plus précisément avec les personnes âgées.

Si ce sujet vous intéresse, que vous avez des expériences à partagées où même des avis ou commentaires constructifs, je vous souhaite une agréable lecture.

Cadre conceptuel

L’éducation spécialisée

Dans la loi, l’éducateur accompagnateur spécialisé est défini comme “la personne qui favorise par la mise en oeuvre de méthodes et de techniques spécifiques, le développement personnel, la maturation sociale et l’autonomie des personnes qu’il accompagne ou éduque, exerçant sa profession soit au sein d’un établissement ou d’un service, soit dans le cadre de vie habituel des personnes concernées.” (1)

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Pour moi l’éducateur est une personne de terrain multitâches. Malgré de la réflexion et des connaissances en amont, le plus gros de son travail se passe dans le quotidien des personnes qu’il accompagne. C’est un réel métier de la relation, il travail tant dans l’individuel que dans le collectif, ce qui lui permet une vue d’ensemble des besoins de son public et du contexte dans lequel chacun évolue. Il tente de répondre aux besoins des bénéficiaires dont il à la charge et d’établir des projets et objectifs pour le faire évoluer et poursuivre une certaine autonomie ou un certain bien-être.

L’éducation aux médias

Avant toute chose, on considère comme média l’entreprise de diffusion d’un message d’un petit nombre de producteurs à un grand nombre de récepteurs. Le message est incarné dans un objet distinct du producteur, cet objet nécessite des connaissances, outils et langages que le récepteurs doit maîtriser pour comprendre et recevoir  ce message.

L’éducation aux médias est une démarche qui consiste à travailler sur les productions médiatiques elles-mêmes et de s’interroger sur les modalités de réception des messages des différents médias. Dans l’éducation aux médias, le média est l’objet d’étude contrairement à l’éducation par les médias où le média est le support dans l’explication d’un sujet.

L’objectif fondamental de l’éducation aux médias est le développement de la pensée critique. Il amène également à analyser et à exprimer ses opinions et ses émotions à propos des productions médiatiques. De réfléchir sur la nature de leurs relations et de cerner le rôle et l’influence de cette activité sur l’ensemble des autres activités sociales.(2)

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L’éducation aux médias et l’éducations spécialisée

Les objectifs généraux de l’éducateur sont d’accompagner  le bénéficiaire dans son quotidien, de l’amener  à une meilleure autonomie et de veiller à sa sécurité. Il est une personne référente, est à l’écoute et répond aux besoins des personnes qu’il accompagne.

L’éducation aux médias peut faire partie du travail de l’éducateur car grâce à cette démarche il va fournir des outils afin que le public accompagné  ait une utilisation plus réfléchie. Il va apprendre à décoder et à trier correctement les informations. A travers l’éducation aux médias l’éducateur va développer l’esprit critique du public et ouvrir son horizon médiatique. Il va également sensibiliser aux dangers et rendre les bénéficiaires plus autonomes face au monde extérieur et aux médias.

La personne accompagnée par le professionnel d’éducation utilisant l’éducation aux médias sera capable de décider quoi croire et quoi faire face aux médias et à leurs produits pour porter des jugements. Elle va apprendre à s’exprimer avec les moyens médiatiques et faire face à leurs effets. Des objectifs importants à poursuivre vu la forte exposition du monde aux médias.

 

 

(1) Loi du 29/04/94, parue au Moniteur belge du 20/4/96.

(2) PIETTE Jacques (2001), L’éducation aux médias, Université de Sherbrooke.

Mon public

J’ai effectué mon stage à la résidence Terrasses des Haut prés qui est une maison de repos et de soin pour personnes âgées. Cette institution comporte trois services différents:  une unité occupationnelle (les Capucines), une unité protégée (les Myosotis) et la partie résidentielle. Les deux unités sont « fermées », il y a un code pour prendre l’ascenseur pour les deux étages concernés qui accueillent des personnes atteintes de démences.

Chaque personne accueillie arrive avec un parcours de vie qui lui est propre ainsi que des troubles et difficultés qui sont, eux aussi, personnels. Il est donc assez difficile de définir des caractéristiques générales pour les bénéficiaires de mon institution. Malgré cela ils ont tout de même certaines choses en commun mais tout d’abord il faut savoir que « la vieillesse est vécue différemment suivant le sexe, la tranche d’âge à laquelle on appartient et le contexte socioculturel dans lequel on évolue. »(Doumont D.)  Donc chaque individus a des caractéristiques et un développement, voir une dégradation, qui lui est propre.

En tant que groupe

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Les personnes âgées en institution et leurs proches on forcément eut, un jour ou l’autre, a prendre cette décision du placement.  En général est mis en cause le fait que leur environnement n’est plus adapté à leurs capacités. L’institution offre un environnement adapté et un personnel soignant à tous, mais cela ne change pas le fait qu’ils soient passés d’une vie familiale ou matrimoniale voire seul à une vie communautaire. Malgré cette « décohabitation », les relations familiales restent prédominante que se soit par les visites que par téléphone.

En plus de cela, au vu de leur âge et de leurs incapacités survient l’angoisse de la mort. Il est fréquent d’entendre dire d’un bénéficiaire « je veux mourir » mais cela n’empêche la présence de cette angoisse. Elle naît et persiste car elle est tout près, une maison de repos accompagne des personnes en fin de vie. Il y a également la solitude avec l’avance en âge ou du moins le sentiment de solitude qui entre en cause dans les relations et le fonctionnement de ses personnes.

Au résidentiel les résidents resteront le plus souvent seul en chambre en dehors des temps de repas. Ils s’occuperont en regardant la télévision, en lisant, ou même en dormant ou encore attendant. Mais pour une partie d’entre eux, ils choisissent de venir participer aux activités qui les intéressent. On retrouve souvent le même groupe de personne mais un programme est donné à tous chaque semaine.

Au Myosotis et au Capucines le fonctionnement du groupe est différent car le personnel les rassemble. Au Capucines les résidents sont inscrit à des activités et sont là du matin au soir sans avoir leur chambre au même étage. Pour les Myosotis leur chambre est au même étage mais ils sont tout de même rassembler pour la plupart. Ils participent aux activité au salon, regarde la télé ensemble au salon lors de la sieste et la matin avant les activité.

En tant qu’individus singulier

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Chaque résident possède des incapacités voir des troubles qui sont liés à la vieillesse ou à d’autres raisons. Ces troubles peuvent être moteurs, sensoriels, comportementaux ou psychiques. Une personne peut autant posséder un type de trouble comme plusieurs, voir tous. Ces difficultés que le bénéficiaire possède influence son fonctionnement.

En ce qui concerne les troubles moteurs, la force musculaire diminue et les articulations deviennent plus raides avec le temps, ce qui peut influencer le moindre geste ou le moindre mouvement du quotidien. Pour la marche, beaucoup de personnes âgées chutent et se retrouvent en chaise roulante. Pour certain ils ne remarcheront plus jamais, pour d’autre la kiné pourra les aider, mais il faut être prudent à ce qu’on dit parce que « nourrir un leurre est encore pire » (DARNAUD T. P.101.) L’impossibilité motrice peut être également lié à un trouble psychique comme pour la démence à corps de Lewy qui entraîne une perte de la mobilité, des mouvements ralentis, un trouble de la marche et des chutes à répétition. Il peut s’agir aussi de la maladie de Parkinson qui provoque raideurs, lenteurs et tremblements. Le niveau de capacité motrice de chacun influencera ses déplacements et ses occupations dans la résidence.

Les déficits sensoriels en âge avancé sont très fréquents. Tout les sens peuvent s’altérer, mais la vue et l’ouïe sont les sens les plus touché dans les dégradations des personnes âgées et leur diminution peut aller jusqu’à la perte complète. Ces troubles sensoriels limitent la communication et « leur impact peuvent être d’ordres somatique, psychologique aussi bien que social« . (COVELET R.) Pour les personnes atteintes de ses troubles, leur contact ou compréhension des médias et des activités vont être fortement limiter.

Quand je parle de troubles psychique je veux parler des démences, mais il peut s’agir de troubles confusionnels qui peuvent être liées à diverses choses (Médicament, Infection, Déshydratation, Constipation, Chute, Syndrome de sevrage,…) mais aussi d’altérations de la mémoire. Il y a différentes démences: la maladie de Pick, les démences vasculaires, les dégénérescences fronto-temporales, le syndrome de Korsakoff, la démence à corps de Lewy, la maladie de Parkinson et la maladie d’Alzheimer. Chaque démence est particulière et les causes et conséquences pour chacune diffère mais elles entraînent toutes des troubles du comportement.

 

Sources

DOUMONT D. et al. (1999), Les personnes âgées et leur santé, 99-03.

POCHET P.(1997), Les personnes âgées, Paris: La découverte, p. 82.

MEMIN C. (2001), Comprendre la personne âgée, Montrouge: Bayard.

VIVRE EN AIDANT. Les problèmes moteurs liés à l’âge. Repéré à http://www.vivreenaidant.fr/sant%C3%A9/comprendre-le-grand-%C3%A2ge/motricit%C3%A9/les-probl%C3%A8mes-moteurs-li%C3%A9s-%C3%A0-l%E2%80%99%C3%A2ge. Consulté le 27.12.14.

DARNAUD T. (2012), Papé et sa maison de retraite, Lyon: Chronique sociale.

VAN BERLAMONT Valérie, La maladie d’Alzheimer, Power point.

COVELET R. (2007), Prendre enfin conscience des enjeux des déficits sensoriels des personnes âgées. Gérontologie et société, 123, repéré à http://www.cairn.info/revue-gerontologie-et-societe1-2007-4-page-249.htm. Consulté le 29.12.14.

Contacts

Terrain d’interventions

Les journées à la résidence sont rythmées par les interventions de l’équipe médicale et paramédicale. Je vais vous présenter une journée type dans l’institution afin de mieux situer mes interventions.

♦8h30-10h30: Accompagnement petit-déjeuner dans les unités et toilettes individuelles dans l’ensemble de la résidence

♦11h-12h00: Activité encadré par un membre de l’équipe paramédicale, une au résidentiel, une au Capucines et une au Myosotis

♦12h15-13h30: Accompagnement repas

♦13h30-15h: Temps réservé au repos

♦15h-16h15: Activité encadré par un membre de l’équipe paramédicale, une au résidentiel, une au Capucines et une au Myosotis

♦16h15: Goûter

♦16h30-17h30: Activité encadré par un membre de l’équipe paramédicale, une au Capucines et une au Myosotis.

♦18h-19h: Accompagnement repas

♦19h: Temps pour rejoindre sa chambre

Durant mon stage j’ai complété l’équipe paramédicale dans l’encadrement des activités. Au niveau de mes interventions cela ma permit de pouvoir proposer toute sorte de choses dans l’ensemble de la résidence. En dehors des répartitions des activités j’étais dans l’unité protégée (Myosotis) où même le temps réservé au repos était propice à la rencontre de mon public et à proposer quelque chose s’il ne semblait pas vouloir dormir. Dans les faits, les seuls moments qui ont limiter mes interventions étaient les moments des toilettes et les retours de sieste pour les personnes à replacer en chaises roulantes.

En dehors de mes interventions, les résidents on accès aux médias à travers les activités proposés par les autres membres de l’équipe. Mais également individuellement par la lecture le journal ou la télévision.

Leur contact aux médias 

Tout les résidents ont accès aux médias, il y a des télévisions dans toutes les chambres et les journaux sont livrés et distribués. Toutefois cela doit être un choix de la personne et de sa famille car ce sont des frais en plus à débourser.

Au niveau du fonctionnement de l’institution et des choses mise en place, ils ont d’autres accès médiatiques qui dépendent de la partie de la résidence. Ainsi, au résidentiel, il y une salle de projection où est projeté un film chaque week-end. Il y a également une activité nommée « Point d’actualité » à fréquence d’une fois toute les deux semaines pour discuter de l’actualité. Moins concrètement l’ensemble des bénéficiaires rencontrent également des médias lors des diverses activités la lecture de contes par exemple. Les Capucines de la même manière ont donc des accès divers aux médias à travers les activités proposées.

Les Myosotis, en plus de ses activités ont accès à une télévision dans le salon. Cette TV est utilisé le matin où un DVD est mis et lors de la sieste où l’on visionne les chaînes. L’équipe tente de mettre des documentaires sur des paysages où animaux en priorité pour les stimuler positivement mais ce n’est pas toujours le cas.

Il faut être attentif à l’impact que peut avoir les médias sur les résidents. Ils ont grandi sans tout cet univers médiatiques et peuvent avoir diverses réactions. Pour les personnes démentes ils faut éviter de regarder la télévision machinalement appart pour répondre à une habitude qui, dans ce cas là, permettrait de rendre le média rassurant. Mais dans d’autre cas, les émissions ou film qui passent à la télé peuvent engendrer des situations problématiques pouvant finir par de la violence car la personnes atteintes par ce genre de trouble ne discernera pas l’émission de la réalité.

 

Sources

BENATTAR L. et LEMOINE P.(2014), La vie Alzheimer, Paris: Pocket.

LE MAINTIEN A DOMICILE. L’éducation aux médias des personnes âgées.http://www.maintienadomicile-conseils.com/cadre-de-vie/education-aux-medias-personnes-agees. Consulté le 28.12.14.

 

 

 

 

Situations positives

Situation 1 

Nous sommes lundi 16 novembre et il est prévu que je prenne en charge l’activité point d’actualité de 11 heures au résidentiel. Vendredi en quittant la résidence l’ergothérapeute m’a demandé de l’animer en choisissant des articles de l’actualité pour en discuter. Elle m’a demandé de sélectionner des évènements positifs pour ne pas les « choquer » et pour avoir une discussion « optimiste ». Mais ce vendredi 13 novembre il y a eut des attentats à Paris où l’on déplore beaucoup de victimes et de blessés, c’est cela l’actualité encore ce lundi matin. Nous sommes en cercle au salon et j’entame donc ce point d’actualité. J’introduis la conversation en expliquant ce qu’il s’est passé vendredi, deux ou trois personnes sont très choquées par ce que je dis mais pour la plupart elles étaient déjà au courant car elles ont suivi le journal. J’explique qu’à midi nous ferons une minute de silence en hommage aux victimes. Après cela, les bénéficiaires posent des questions auxquelles je tente de répondre comme qui a fait ça et pourquoi,… Je réponds avec les informations que j’ai du journal et nous parcourons les articles ensemble. Nous discutons tout au long et échangeons nos ressentis. A midi nous faisons la minute de silence et ensuite se clôture le point d’actualité.

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Cet atelier a donné l’occasion au résident de s’exprimer par rapport à l’actualité ou encore de l’entendre tout simplement. Pour beaucoup ils ont suivis les nouvelles et étaient devant leur télé au moment des faits. Cela a été l’occasion d’exprimer ses ressentis, de partager, de mieux comprendre ce qu’il s’est passé. Sur le site éducation aux médias des personnes âgées, le fait que ce public est plus sensible face à ce genre de catastrophe et qu’ils risquent d’amplifier le message est énoncé. En parler durant l’atelier m’a donc permis de resituer les évènements et de pouvoir détecter les mauvaises interprétations. Il a s’agit aussi de rassurer ses personnes, de leur dire qu’elles sont en sécurité au sein de la résidence.

Je fais l’hypothèse que l’éducation aux médias répondrait à leurs besoins dans cette situation. Surtout que cet évènement d’actualité restera dans les mémoires. Je pense qu’il serait judicieux de leur donné des outils pour savoir interpréter les messages médiatiques aux mieux, et l’éducation aux médias pourra les aider à prendre distance avec ceux-ci. Cette démarche aidera les bénéficiaires à mieux cerner l’univers médiatique et à être mieux armés face aux messages qu’ils véhiculent. Ces personnes ont pour la plupart encore un excellent discernement et pourront réutiliser les questionnements utilisés dans l’éducation aux médias pour développer leur esprit critique.

Situation 2 

Je suis aux Myosotis où les résidents sont au salon pour la sieste, certains sont dans leur chambre. Les personnes dans le salon sont allongés ou assis sur les fauteuils, certains dorment et d’autres regardent la télévision où est diffusé une reconstitution d’enquête pour meurtre. En entendant l’histoire je la trouve violente et décide de changer de chaîne. Madame X me demande pourquoi je change sur un ton agressif et me dis de remettre l’émission parce que cela intéresse tout le monde. En effet beaucoup regarde la télévision et Madame X réagis oralement à l’émission et donne son avis avec sa voisine. Monsieur Y hoche souvent la tête en approbation à ce que l’enquêteur dit, il était procureur général dans le temps. L’émission se termine et comme tout le monde y était très attentif je leur pose quelques questions sur ce qui s’est dit.

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Comme dit précédemment, je suis aux Myosotis donc l’unité protégée accueillant des personnes démentes. En voyant l’émission dont il était question j’ai directement voulu changé de poste. En effet, le livre de Linda Benattar parle des risques de mauvaises interprétations de la télévision des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. « Ils ont du mal à séparer l’image de la réalité, ce qui est tangible de ce qui est virtuel. » (BENATTAR L., p.240) Il faut donc être très attentif à ce qui est diffusé et aux réactions des résidents. Dans cette situation j’ai ressentis une agressivité de Madame X quand j’ai changé, sa demande fut claire j’ai donc remis l’émission. En observant tout le monde je peux constater qu’aucun résident ne réagis agressivement à ce qui émane du téléviseur. Mais je reste avec eux en tentant d' »animer » l’enquête, c’est-à-dire en réexpliquant avec d’autres mots ou en posant des questions à l’un ou a l’autre. Ce média a stimuler les personnes qui l’ont regardé et les ont intéressé au vu de leur réaction et de leur non-verbale par rapport à d’autres qu’ils ont pu regarder passivement.

J’ai d’abord pensé qu’il serait très difficile de faire de l’éducation aux médias avec des personnes âgées atteintes de démences, mais dans cette situation je pense qu’elle serait bénéfique. En effet analyser le média en lui-même leur permettraient peut-être de mieux discerner la télé de la réalité si confusion il y avait. Ensuite discuter de l’émission après l’avoir regardé serait une bonne stimulation cognitive. Avec ce public il sera évidemment de vigueur d’adapter la démarche pour leur faire comprendre au mieux le concept de « reproduction », de « diffusion ». Il faudrait utiliser des méthodes spécifiques pour tenter de parler sur le média en question mais les résultats ne sont pas garantis et dépendent des troubles de chacun. Pour un stade avancé de la maladie d’Alzheimer par exemple, le moment sera oublié rapidement, donc cette confusion persistera.

 

Sources

BENATTAR L. et LEMOINE P.(2014), La vie Alzheimer, Paris: Pocket.

LE MAINTIEN A DOMICILE. L’éducation aux médias des personnes âgées.http://www.maintienadomicile-conseils.com/cadre-de-vie/education-aux-medias-personnes-agees. Consulté le 28.12.14.

Situations préjudiciables

L’infantilisation

Quotidiennement et le plus souvent inconsciemment dans l’accompagnement des personnes âgées, les soignants infantilise les résidents, cela est très négatif pour la personne dont il est question et ça ne répond pas à ses besoins.

J’ai pour ma part eut beaucoup d’opportunités d’observer mon public dans divers ateliers. Thierry Darnaud parle dans son ouvrage de l’importance de l’animation dans une maison de retraite, il en donne le sens étymologique qui est de donner de la vie. Mais il aborde également le fait que certaines d’entre elles peuvent inconsciemment engendrer comme travers d’infantiliser les personnes âgées.

Situation 1

Ce matin l’activité au résidentiel est la lecture de contes. C’est moi qui l’ai proposé et qui m’en occupe. J’aménage l’espace en plaçant les chaises en cercle avant que les résidents n’arrivent. Je propose aux personnes présentes dans le salon de participer à l’activité tandis que certains résidents descendent de leur chambre pour se joindre à nous. Je lirai des contes de Perrault, je commence par Barbe bleue et termine par Le petit Chaperon rouge. Nous discutons un peu sur la fin de ce conte qui se finit assez mal puisque le Chaperon rouge finit par se faire dévorer par le loup. Je leur propose de lire une prochaine fois cette même histoire mais des Frères Grimm qui nous exposerait une toute autre fin, nous discutons un peu aussi de la morale de l’histoire et ce sont les bénéficiaires qui évoquent les différentes possibilités. Il est l’heure du repas et je clôture donc l’activité en leur souhaitant un bon appétit.

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Avant de commencer la lecture, j’ai senti les résidents très enthousiaste et content de s’attarder sur de grands classiques. Ils sont très attentif et réceptif pendant les contes et nous avons beaucoup discuter, même « critiquer » les différences en fonction de l’auteur. Pour ses raisons, j’ai pensé que cette activité avait été bénéfique pour eux, car ils ont pu réveiller des souvenirs de leurs enfances ou avec leurs enfants et petits-enfants. Mais cette simple lecture de conte comme activité est préjudiciable. Dans une institution comme celle-ci, ou les incapacités et accompagnements ne sont que grandissants, il faut être bien attentif à ne pas infantiliser la personne âgée. Sophie Laublin dans son article décrit plusieurs formes d’infantilisation possible et ses effets sur la personne accompagnée, mais aussi sur les soignants. Il y a beaucoup de façons différentes d’infantiliser une personne en maison de repos, mais cela se fait, pour la plupart du temps, de manière inconsciente.

Dans cette situation, on peut retrouver une forme d’infantilisation. En effet, le support (média) utilisé qui sont les contes de Perrault sont initialement conçu pour des enfants et nous amène donc facilement à ce « renvoi en enfance ». Cela est risqué, surtout en institution où une personne présente a peut-être été infantilisé deux fois auparavant par d’autres soignants. Cela peut la renvoyer à une image peu valorisante d’elle-même et à long terme peut même causer des troubles du comportement (violence, agressivité..)

Je fais l’hypothèse que l’éducation aux médias pourrait éviter l’infantilisation dans cette situation. En effet, j’ai décris une discussion et critique à la fin des lectures mais elles furent très courtes car le temps n’y était plus et que ce n’était, en sois, pas prévu. Pourtant il me semble qu’en terme d’objectifs et d’apports poursuivis pour ses personnes, cette partie est la plus importante. Pour limiter au plus l’infantilisation, je peux modifier mon support et choisir des récits avec un vocabulaire et une histoire plus complexe comme ceux de Guy de Maupassant par exemple. Mais pour faire réfléchir, stimuler les personnes présentes et créer un réel échange, je pense que faire de l’éducation aux médias sur l’histoire racontée serait bénéfiques. « Développer cette approche éducative s’apparente à un bon moyen de stimuler leurs fonctions intellectuelles, leur mémoire et leur langage et de leur faire prendre conscience de l’importance d’avoir un esprit critique face à l’information » .

 

Situation 2 

Le petit-déjeuner est terminé aux Myosotis et l’ergothérapeute a rassemblé les résidents dans la salle à manger. Ce matin c’est un atelier lecture qui est encadré par Caroline (ergo) et moi-même. Ma collègue a apporté un livre pour enfant qui raconte les fables avec d’autres mots. Elle en raconte deux pendant que je distribue à boire à tout le monde et que je rassemble les personnes qui déambule. Caroline doit partir en réunion, je décide donc d’en raconter une de plus, celle du corbeau et du renard. Je raconte en tentant de faire participer les personnes présentes. Madame Z réagis à ce que je dis et semble se souvenir de cette fable, certains sont attentifs et d’autres passifs. Je termine la lecture et il est l’heure de manger, je rassemble donc tout le monde autour des tables pour le repas.

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Il s’agit dans cette situation de personnes démentes, comme dit précédemment, Myosotis est le nom de l’unité protégée. Le but premier des ateliers dans ce service est d’offrir un cadre sécurisant et de bien-être aux bénéficiaires. Ensuite on tente de stimuler les capacités persistantes de chacun pour lui permettre de maintenir son autonomie. Ce choix d’activité offre donc un contexte comme il est attendu, tout le monde est réuni avec une boisson dans le calme une petite lecture,… Cela offre une certaine sérénité à tous. Malgré cela je trouve tout de même que le support n’est pas adapté. Je me trouve en face de personnes démentes ayant des capacités limités au niveau cognitif et j’en suis bien consciente mais l’infantilisé ne les feront pas se sentir mieux, au contraire, ils pourraient régresser.

Je trouve que l’éducation aux médias n’est pas adapté au public dont il est question dans cette situation. Mon hypothèse est qu’il suffirait de changer de support, si les fables sont le sujet, lisons les fables d’origine avec leur littérature plus complexe. Comme le dit Thierry Darnaud, « Ce n’est pas la qualité intrinsèque de l’activité qui prime, le plus important c’est l’esprit dans lequel l’atelier est pensé et animé ». (DARNAUD T. p.135.) Une grande partie des personnes présentes sont à un stade avancé de leur démence et ont une compréhension très limité comme pour ceux atteint de la maladie d’Alzheimer qui à un certain stade de la maladie ne sont plus capable de comprendre certains concept et de suivre un discourt. Pour ces personnes, on pourrait penser que dans cet atelier ils sont dévalorisés par cet incompréhension mais le contexte sécurisant leur apporte beaucoup comme la socialisation, ils se tiendront dans le groupe et cela est très important avec des personnes ayant ce types de troubles. Ce type d’atelier est donc bénéfique dans ce genre d’unité mais il faut être attentif aux choix des lecture pour ne pas infantiliser les personnes et risquer d’accroître leur troubles.

Sources

LAUBLIN S.(2008), L’infantilisation de la personne âgée en établissement gériatrique. Le journal des psychologue, 256. Repéré à http://www.cairn.info/revue-le-journal-des-psychologues-2008-3-page-34.htm. Consulté le 02.01.16.

DARTIGUES J.-F. et al.(2013), Parlons-en! Alzheimer, Saint-Herblain: Gulf Stream.

LE MAINTIEN A DOMICILE. L’éducation aux médias des personnes âgées.http://www.maintienadomicile-conseils.com/cadre-de-vie/education-aux-medias-personnes-agees. Consulté le 28.12.14.

DARNAUD T.(2012), Papé et sa maison de retraite, Lyon: Chronique sociale.

CROISILE B.(2014), Alzheimer, Paris: Odile Jacob.

Faire face à l’actualité

Je vais développer l’une des 4 situations que j’ai exposée précédemment, celle qui a un rapport direct avec mon sujet, l’actualité. En effet, j’ai choisit la situation du point d’actualité où l’on parle des attentats.  Le vendredi 13 novembre, des éditions spéciales animaient nos chaînes pour nous annoncer des attentats en direct. Le lendemain, nous pouvions voire ces vidéos très « choc ».

Ces vidéos, les bénéficiaires de mon institution les ont vues. Je me doute que vous trouverez peut-être bizarre que je trouve cette situation bénéfique au vu de la tristesse des évènements survenus. Mais je trouve vraiment que ce moment fût plus que nécessaire, il a permis aux résidents présent ainsi qu’à moi-même de pouvoir exprimer nos ressentis. Et que oui, « C’est horrible! » J’ai moi-même été très touchée par les évènements, je me suis sentie réellement triste et choquée mais aussi effrayée par leur proximité, cela s’est passé à côté de chez nous. En ressentant ce que j’ai ressentis je ne peux qu’imaginer ce que les résidents ont pu ressentir et cela de manière amplifiée. Même si la personne âgée se trouve isolée du monde extérieur, elle s’informe énormément et cela peut envenimer ces sentiments de peur, de solitude. Je pense que s’exprimer sur le sujet est primordiale et c’est ce que nous avons fait dans la situation que j’ai expliqué. Je renforcerais ces choses positives  en proposant d’autres ateliers « discussion » pour pouvoir se souvenir et discuter des choses qui continuent de se passer par rapport aux évènements, mais aussi pour discuter d’autres sujet si le besoin en est. Même si les faits ne nous relient pas aux évènements, ils nous concerne tous et directement, d’où la nécessité d’y accorder l’importance nécessaire.

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En plus de ses moments de discussion je tenterais de faire de l’éducation aux médias de manière adapté aux bénéficiaires afin de leur transmettre des outils pour pouvoir mieux comprendre et pouvoir garder une distance nécessaire par rapport aux messages véhiculé par les médias. Au travers de la démarche je tenterais de les rassurer et d’atteindre cette distance pour atténuer les émotions et confusions qui peuvent naître.

Je tenterais également, en plus de ces deux actions, de proposer des temps pour regarder le journal ensemble. Si les résidents le regarde, c’est seul dans leur chambre, je trouve que se serait un excellent moment pour s’informer et le commenter ensemble directement.

En parallèle à ces propositions d’intervention, l’équipe et moi-même continueront à animer diverses ateliers qui garde toute leur importance pour le fonctionnement des bénéficiaires et de la résidence. Je pense que j’irais chercher les résidents en chambre plus souvent pour les inviter à sortir de leur solitude.

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Bibliographie

biblio

Livres

POCHET P. (1997), Les personnes âgées, Paris: La découverte, p. 82.

MEMIN C. (2001), Comprendre la personne âgée, Montrouge: Bayard.

DARNAUD T. (2012), Papé et sa maison de retraite, Lyon: Chronique sociale.

BENATTAR L. et LEMOINE P. (2014), La vie Alzheimer, Paris: Pocket.

DARTIGUES J.-F. et al. (2013), Parlons-en! Alzheimer, Saint-Herblain: Gulf Stream.

CROISILE B.(2014), Alzheimer, Paris: Odile Jacob.

Article électronique

COVELET R. (2007), Prendre enfin conscience des enjeux des déficits sensoriels des personnes âgées. Gérontologie et société, 123, repéré à http://www.cairn.info/revue-gerontologie-et-societe1-2007-4-page-249.htm. Consulté le 29.12.14.

LAUBLIN S.(2008), L’infantilisation de la personne âgée en établissement gériatrique. Le journal des psychologue, 256. Repéré à http://www.cairn.info/revue-le-journal-des-psychologues-2008-3-page-34.htm. Consulté le 02.01.16.

Page web

LE MAINTIEN A DOMICILE. L’éducation aux médias des personnes âgées.http://www.maintienadomicile-conseils.com/cadre-de-vie/education-aux-medias-personnes-agees. Consulté le 28.12.14.

VIVRE EN AIDANT. Les problèmes moteurs liés à l’âge. Repéré à http://www.vivreenaidant.fr/sant%C3%A9/comprendre-le-grand-%C3%A2ge/motricit%C3%A9/les-probl%C3%A8mes-moteurs-li%C3%A9s-%C3%A0-l%E2%80%99%C3%A2ge. Consulté le 27.12.14.

Autre

PIETTE J. (2001), L’éducation aux médias, Université de Sherbrooke.

VAN BERLAMONT Valérie, La maladie d’Alzheimer, Power point.

Loi du 29/04/94, parue au Moniteur belge du 20/4/96.

DOUMONT D. et al. (1999), Les personnes âgées et leur santé, 99-03.

 

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